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Virus: un an de moratoire sur la dette des pays les plus pauvres

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Virus: un an de moratoire sur la dette des pays les plus pauvres

Pour aider les pays les plus pauvres à faire face à la pandémie du coronavirus qui endeuille la planète, les pays du G20 ont pris mercredi la décision inédite de suspendre pour un an le remboursements de leur dette, peu après que le président Trump a décidé de couper les vivres à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Encouragés par quelques indices de bon augure, comme parfois le ralentissent des admissions en soins intensifs, des pays ont continué à présenter leur plans de déconfinement, l’Allemagne dernier en date dans la soirée.

“Nous avons eu un engagement clair, par le biais des organisations internationales, le FMI et la Banque mondiale”, a déclaré lors d’une conférence presse virtuelle le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, à l’issue d’une réunion en visio-conférence du club des vingt pays les plus riches du monde.

“Cette suspension de la dette (…) signifie que les pays pauvres n’ont pas besoin de s’inquiéter de faire face à leurs échéances au cours des douze prochains mois”, a-t-il dit, ajoutant que la suspension était effective “immédiatement”.

L’Allemagne a immédiatement salué, par la voix de son ministre des Finances, un “acte de solidarité internationale de portée historique”.

Et à Paris le ministère des Finances a salué une décision “qui libère 14 milliards de dollars de la part des créanciers bilatéraux publics, donnant à ces pays des marges de manœuvre pour rapidement répondre à la crise” économique engendrée par la pandémie.

Cette décision multilatérale, face à une pandémie qui affecte tous les pays du monde et menace toutes les économies, tranche avec celle prise dans la nuit de mardi à mercredi par Washington de suspendre le versement de la cotisation américaine à l’Organisation mondiale de la Santé.

Donald Trump accuse l’OMS de “mauvaise gestion”, de “dissimulation” dans cette pandémie partie de Chine fin 2019 et d’alignement excessif sur les positions chinoises.

Mercredi, les condamnations et les regrets, face à cette décision américaine, se sont multipliés.

“Nous regrettons la décision du président des Etats-Unis d’ordonner l’arrêt du financement de l’Organisation mondiale de la santé”, a déclaré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que ce “n’est pas le moment de réduire le financement” des organisations combattant la pandémie.

De l’UE à la Chine en passant par la France et l’Union africaine, de nombreux pays et organisations ont également fustigé cette initiative de Washington, premier bailleur de l’OMS avec plus de 400 millions de dollars par an.

“Nous devons travailler en étroite collaboration contre le Covid-19. Un des meilleurs investissements est de renforcer les Nations unies, en particulier l’OMS”, a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

La Russie a dénoncé “l’approche très égoïste” des Etats-Unis et l’Iran a vu dans cette décision la preuve que Washington “tue des gens”.

Dans plusieurs pays d’Europe, face à un ralentissement de la progression de la pandémie, les assouplissements des mesures de confinement, entamées au début de la semaine, se sont poursuivies.

A Berlin, les autorités allemandes ont annoncé la réouverture prochaine des magasins et, à partir du 4 mai, des écoles et lycées. Les grands rassemblements comme les compétitions sportives ou les concerts resteront toutefois interdits au moins jusqu’au 31 août et le port de masques dans les transports a été recommandé.

Au Danemark, près de la moitié des écoliers, petits drapeaux à la main, ont été invités à regagner leurs établissements après un mois de fermeture.

“Nous devons retourner à la vie quotidienne”, s’est félicitée Caroline, une mère de deux enfants à Copenhague. Les classes ont été aménagées pour offrir une distance de deux mètres entre les tables.

– La Corée aux urnes –

Les Coréens du Sud se sont eux rendus nombreux aux urnes mercredi pour les législatives. Un signe de résilience dans ce pays qui fut l’un des premiers frappés après la Chine, mais qui a su contenir la pandémie grâce à un dépistage massif.

Malgré le confinement de plus de la moitié de l’humanité et une baisse de la pression hospitalière dans la plupart des pays d’Europe, la pandémie continue de tuer massivement et engendre une incertitude économique “considérable”, selon le Fonds monétaire international (FMI).

– Les Etats-Unis principal foyer –

Plus de 130.000 morts ont été dénombrés à travers la planète et les Etats-Unis sont devenus le principal foyer du Covid-19. Le pays a recensé près de 27.000 décès au total.

En France (plus de 17.000 morts), le nombre d’hospitalisations a été enregistré à la baisse mercredi pour la première fois depuis le début de l’épidémie.

Après être rentré plus tôt que prévu à son port d’attache de Toulon (Sud), le porte-avion français Charles de Gaulle a testé son équipage: un tiers de ses marins étaient infectés par le virus. Et ce bilan n’est que très provisoire.

Alors que la crise menace de se poursuivre pendant des mois, voire des années, le FMI s’est efforcé de chiffrer ses conséquences économiques, qu’il a déjà comparées à celles de la crise de 1929. Pour l’heure, l’institution table sur une contraction de 3% du PIB mondial cette année.

En Europe, plusieurs pays à l’instar du Danemark ou de l’Autriche, qui a rouvert mardi ses petits commerces non essentiels, esquissent des plans de sortie progressive du confinement.

– “Action coordonnée” –

La Commission européenne, qui a présenté mercredi sa feuille de route en la matière, insiste cependant sur la nécessité d’une “action coordonnée”, pointant à défaut le risque d'”effets négatifs sur tous les Etats membres”.

La Maison Blanche a indiqué que Donald Trump et les autres dirigeants du G7 des pays les plus industrialisés discuteraient jeudi par visioconférence d’une coordination internationale de la lutte contre le virus.

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