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Visa pour l’image distingue Fabio Bucciarelli pour sa couverture du Covid

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Visa pour l’image distingue Fabio Bucciarelli pour sa couverture du Covid

Le photographe italien Fabio Bucciarelli a remporté samedi le Visa d’or News, le prix le plus prestigieux du festival Visa pour l’Image, pour un reportage à Bergame, ville italienne à l’épicentre de la Pandémie de Covid-19.

Visa pour l’Image, principal festival de photojournalisme au monde, a également consacré l’Américain Bryan Denton, vainqueur du Visa d’or Magazine: durant six mois, il a saisi en Inde la perturbation du cycle de l’eau par le réchauffement climatique, entre sècheresses et inondations.

Ces deux reportages ont été publiés par le New York Times.

Médaille d’or du Prix Robert Capa en 2013, pour un reportage à Alep (Syrie), Fabio Bucciarelli, 40 ans, était aux premières loges quand son pays a été le premier touché en Europe par la pandémie de Covid.

A Bergame, dans le nord de l’Italie, il a photographié la souffrance des malades dans leurs lits, entourés de soignants en combinaison blanche, des enterrements et des hôpitaux bondés durant les premières semaines de l’épidémie.

“Je ne voulais pas photographier des endroits vides, des gens avec des masques, je voulais entrer dans l’intimité des malades, aller dans leur maison”, a expliqué à l’AFP le photojournaliste, “honoré” de recevoir la distinction d’un festival où il se rendait chaque année.

Il a travaillé en immersion, au sein d’une équipe de la Croix-Rouge, vêtu de la même combinaison à capuche que les infirmiers et médecins.

“C’est aussi un travail de mémoire, dit-il, sur ce chapitre de notre histoire. J’ai gardé contact avec certains des malades. Ils ont été courageux”. Pour la première fois, les “reporters de guerre habitués à couvrir des conflits loin de chez eux, ont pu travailler dans leur propre pays”.

– “Virus de la solitude” –

Ce qu’il a voulu capturer “c’est le virus de la solitude, c’est le pire facette de la maladie”, dit-il.

“C’est un travail d’une puissance phénoménale”, juge le directeur historique de Visa pour l’image Jean-François Leroy.

Dans la catégorie reine du Visa d’or News, les photos de Nicolas Asfouri (AFP) des manifestations à Hong Kong et celles de Peter Turnley sur “Le visage humain du Covid-19 à New York”, étaient également en lice.

Primé pour “Sécheresse et déluge en Inde”, Bryan Denton, a été “surpris” qu’un sujet sur le réchauffement climatique soit mis à l’honneur en cette année de pandémie.

“Je suis touché. Le changement climatique, c’est un sujet que je veux photographier depuis longtemps mais jusqu’ici, mes missions m’ont plutôt conduit au Moyen-Orient”, a confié à l’AFP ce Californien de 37 ans, blessé en Irak, en 2016, lors de l’offensive de Mossoul.

– “Edition particulière” –

Le directeur du festival avait tenu à ce que ce sujet “plus grave” que le Covid, soit mis en lumière.

“Je pense qu’on viendra à bout de cette épidémie, je ne suis pas sûr qu’il ne soit pas déjà trop tard pour sauver la planète”, s’est-il inquiété auprès de l’AFP.

Le Visa d’or de la Presse quotidienne distingue Rosem Morton, une infirmière américaine qui s’est lancée dans la photographie après avoir été violée, une sorte de photo-thérapie, “pour survivre”. Ses clichés, publiés par CNN.com, fixent en blanc et noir des images d’un quotidien de déprime, des auto-portraits.

Jadis rétif à la photographie, le journal Le Monde s’est vu décerner à Perpignan le Visa d’or de l’information numérique, pour une enquête au long cours, “Féminicides: mécanique d’un crime annoncé”, ponctuée de photos de Camille Gharbi.

Le Prix Rémi Ochlik a salué le travail du photographe de l’AFP Anthony Wallace sur la révolte populaire à Hong Kong.

Covid oblige, le festival, s’il a été maintenu, n’a pas connu l’effervescence des 31 éditions précédentes, en l’absence de nombre de professionnels et sans la traditionnelle cérémonie de remise des prix.

“C’est une édition particulière qui a eu le mérite d’exister. On avait fait le pari de tenir, on a tenu le pari”, a confié M. Leroy à l’AFP.

L’édition, qui se poursuit jusqu’au 27 septembre, met aussi à l’honneur la Turque Sabiha Cimen, récompensée à Perpignan par la Bourse Canon de la femme photojournaliste, afin de compléter son documentaire “Hafizas, les gardiennes du coran”.

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