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Washington enterre la hache de guerre sur l’aluminium canadien

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Washington enterre la hache de guerre sur l’aluminium canadien

Washington a joué la carte de l’apaisement avec le Canada en annonçant mardi le retrait des droits de douane de 10% sur l’aluminium canadien au moment même où son allié historique s’apprêtait à appliquer des mesures de représailles.

“Après avoir consulté le gouvernement canadien, les Etats-Unis prennent acte que le commerce de l’aluminium brut non allié devrait se normaliser au cours des quatre derniers mois de 2020, les importations diminuant fortement par rapport aux bonds enregistrées plus tôt dans l’année”, ont fait valoir les services du représentant américain au Commerce (USTR).

Sur la base de ces attentes, Washington a donc décidé d’appliquer de nouveau le principe de libre-échange, c’est-à-dire sans droits de douane, qui régit le commerce entre les deux pays, et ce, de manière rétroactive au 1er septembre.

Le Canada avait annoncé le 7 août son intention d’imposer des “contre-mesures” de 3,6 milliards de dollars canadiens (2,3 milliards d’euros), en réaction à la décision de Donald Trump de réimposer des droits de douane de 10% sur l’aluminium canadien.

Ces représailles commerciales devaient entrer en vigueur cette semaine.

La vice-Première ministre du Canada, Chrystia Freeland, devait en effet annoncer mardi après-midi la liste des produits américains taxés.

De son côté, avant l’annonce de la volte-face américaine, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait qualifié mardi d'”injustes” les droits de douane américains, imposés au nom de la “sécurité nationale” des Etats-Unis.

“Nous allons défendre notre secteur de l’aluminium”, avait-il promis alors que l’industrie emploie 10.000 travailleurs dans le pays.

Sa vice-Première ministre, artisane du nouveau traité de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, avait, dès le mois d’août, jugé “absurde” cette décision et dénoncé des “tarifs injustifiés”.

“Pour chaque dollar imposé par les Etats-Unis sur les importations canadiennes, nous imposerons en retour une taxe équivalente”, avait alors menacé.

Le gouvernement canadien n’avait pas encore réagi à la nouvelle décision américaine.

– Menace –

Les importations mensuelles moyennes devraient diminuer de 50% par rapport à la moyenne mensuelle de janvier à juillet, a précisé mardi l’USTR.

L’administration Trump n’a toutefois pas complètement levé la menace de tarifs douaniers potentiels sur l’aluminium.

Si les exportations canadiennes venaient à dépasser les 105% du volume prévu pour un mois quelconque au cours de la période de quatre mois, Washington imposera alors rétroactivement les tarifs douaniers de 10% sur toutes les exportations effectuées au cours de ce mois, a précisé l’administration Trump.

Et si elles dépassaient le volume prévu, elles devront diminuer d’autant le mois suivant, a-t-elle ajouté.

L’aluminium canadien empoisonne depuis longtemps les relations commerciales des deux pays.

Ce dossier avait même mis le feu aux poudres en juin 2018 lorsque Donald Trump avait annoncé des tarifs douaniers sur cette matière, suscitant la consternation de son allié historique.

L’hôte de la Maison Blanche comptait alors faire pression sur le Canada pour accélérer les négociations en vue d’un nouvel accord devant remplacer l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

Puis il avait renoncé, en mai 2019, à ces droits de douane punitifs.

En août dernier, le président républicain avait justifié l’imposition de nouveaux droits de douane par une augmentation exponentielle des importations d’aluminium canadien aux Etats-Unis.

Entre juin 2019 et mai 2020, elles ont augmenté de 87% par rapport aux douze mois précédents, avait-il alors détaillé.

Cette envolée des importations “menace la production d’aluminium américaine”, avait estimé Donald Trump.

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