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Arménie: les autorités refusent de négocier, Pachinian accueilli en “héros” en …

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Arménie: les autorités refusent de négocier, Pachinian accueilli en “héros” en …

Les autorités arméniennes ont refusé vendredi de négocier avec le chef de la contestation Nikol Pachinian, qui a été accueilli en “héros” en province, lors d’un déplacement à la rencontre de ses partisans dans cette ex-république soviétique du Caucase.

“Nous ne permettrons pas qu’on vole au peuple sa victoire!”, a lancé M. Pachinian, député et opposant de 42 ans, en quittant dans l’après-midi la capitale Erevan pour se rendre à Gioumri, la deuxième ville du pays, accompagné de centaines de ses partisans en voitures.

Sur le chemin, des familles entières sortaient de leurs maisons pour le saluer en lui offrant du pain et du sel, ainsi que des fraises, selon un journaliste de l’AFP.

“Nikol est notre héros!”, scandaient les gens, en embrassant celui qui a mobilisé des dizaines de milliers de personnes depuis le 13 avril contre l’ancien président Serge Sarkissian, devenu pour quelques jours seulement Premier ministre, et contre son Parti républicain au pouvoir.

Un rassemblement est prévu à 14H00 GMT à Gioumri. Nikol Pachinian doit se rendre samedi à Vanadzor, la troisième ville du pays.

“C’est un acte symbolique, parce que ces villes ont été très actives pendant tout ce temps, et nous voulons rencontrer leurs habitants”, a expliqué à la presse vendredi matin M. Pachinian.

Cette visite en province intervient alors que le Premier ministre par intérim Karen Karapetian a rejeté la proposition de M. Pachinian d’une rencontre vendredi matin dans un grand hôtel d’Erevan, en présence de la presse.

– “Approfondir la crise” –

“Le Premier ministre par intérim juge sans perspective de participer à des +négociations+ qui ne permettent pas de trouver une solution” à la crise qui secoue l’Arménie depuis deux semaines et où “une partie dicte son agenda à l’autre”, a déclaré à l’AFP son porte-parole Aram Araratian.

Pour sa part, M. Pachinian a aussitôt accusé le Parti républicain, dont M. Karapetian fait partie, de chercher à “approfondir la crise” politique dans le pays.

Le président du Parlement arménien Ara Babloïan a annoncé jeudi la convocation d’une réunion extraordinaire le 1er mai consacrée à l’élection d’un nouveau Premier ministre, après la démission de Serge Sarkissian le 23 avril sous la pression de dizaines de milliers de manifestants.

Nikol Pachinian, qui se présente comme le “candidat du peuple”, doit être proposé au poste de Premier ministre par le bloc d’opposition Yelk. Mais le Parti républicain au pouvoir dispose toujours d’une majorité au Parlement et a théoriquement toutes les chances de faire élire son candidat.

Jeudi soir, M. Pachinian avait posé un ultimatum, devant des milliers de ses partisans réunis sur la place de la République, au coeur d’Erevan et haut lieu de la contestation anti-Sarkissian.

“Si je ne suis pas élu Premier ministre, il n’y aura pas du tout de Premier ministre en Arménie”, avait-il affirmé.

“Je suis convaincu que si le Parti républicain fait élire son candidat, cela voudra dire que la crise politique actuelle s’aggrave”, a insisté M. Pachinian vendredi, devant la presse.

“Le Parlement peut nommer au poste de Premier ministre n’importe quelle personne, sans qu’elle soit forcément membre du parti au pouvoir ou de la majorité parlementaire”, a-t-il assuré, en soulignant que l’objectif de l’opposition était d'”obtenir des changements réels”.

– “Se reposer un peu” –

Nikol Pachinian a par ailleurs annoncé la suspension des protestations pour deux jours — vendredi et samedi, après treize jours d’une mobilisation marqués par le blocage des routes et de fortes perturbations du trafic, “pour que le peuple puisse se reposer un peu”.

Dimanche, les manifestations de protestation antigouvernementales doivent cependant “reprendre avec de nouvelles forces”, a précisé M. Pachinian.

La Russie, qui dispose d’une base militaire en Arménie, a commencé jeudi à se placer en médiateur dans ce conflit que le Kremlin qualifie cependant d'”affaire intérieure arménienne”.

Le président Vladimir Poutine s’est ainsi entretenu jeudi au téléphone avec Karen Karapetian, après avoir déjà eu la veille un entretien téléphonique avec son homologue arménien Armen Sarkissian.

Pour leur part, le vice-Premier ministre et le chef de la diplomatie arméniens se sont rendus jeudi à Moscou pour des “consultations”, alors que Nikol Pachinian a été reçu mercredi soir à l’ambassade de Russie en Arménie “pour discuter de la situation à Erevan et dans le pays”.

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