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Brexit : Theresa May poursuit son tour d’Europe à la recherche de concessions

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Brexit : Theresa May poursuit son tour d’Europe à la recherche de concessions

Partie chercher mardi des concessions sur l’accord de Brexit afin de satisfaire son parlement vent debout contre ce texte, Theresa May s’est trouvée confrontée à des dirigeants européens polis mais fermes dans leur volonté de ne pas rouvrir les négociations.

La Première ministre britannique a rencontré dans l’après-midi la chancelière Angela Merkel à Berlin. La dirigeante allemande a jugé qu’il n’y avait “pas de possibilités” de changer l’accord sur le Brexit, lors d’une réunion avec des députés tenue dans la foulée de son entrevue avec Theresa May.

Dans la soirée, la dirigeante conservatrice est arrivée à Bruxelles où elle doit rencontrer le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk, et discuter avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui assure la présidence tournante de l’UE.

“Il n’y a pas de place pour une renégociation mais de plus amples clarifications sont possibles”, a tweeté dans la matinée Jean-Claude Juncker. Depuis la conclusion de l’accord de retrait fin novembre, à l’issue de 17 mois de négociations difficiles, les dirigeants des 27 n’ont cessé de répéter que c’était leur seule offre disponible.

L’objectif de cette tournée est de chercher des assurances “légalement contraignantes” que le Royaume-Uni ne sera pas prisonnier de la solution dite de “backstop” – ou filet de sécurité – après le Brexit, prévu le 29 mars 2019, a souligné la ministre chargée des relations avec le Parlement, Andrea Leadsom.

Cette solution, qui prévoit de créer provisoirement un “territoire douanier unique”, englobant l’UE et le Royaume-Uni, pour éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, est rejetée par les conservateurs pro-Brexit comme par l’allié nord-irlandais de Theresa May, le petit parti unioniste DUP.

Plus tôt dans la journée, Theresa May s’était entretenue avec son homologue néerlandais Mark Rutte. Un porte-parole de Downing Street a qualifié cette rencontre de “productive” tandis que ce dernier a évoqué un “dialogue utile” dans un tweet.

La dirigeante britannique continuera ses consultations en se rendant mercredi en Irlande pour rencontrer le Premier ministre Leo Varadkar, avant de retourner à Bruxelles à la veille d’un sommet consacré au Brexit.

– “Lâcheté” –

Lundi, quasiment assurée d’essuyer une humiliante défaite devant la Chambre des Communes sur l’accord, Mme May avait annoncé le report du vote prévu ce mardi, provoquant la colère des députés de tous bords.

“Acte de lâcheté pathétique”, a dénoncé Ian Blackford, le leader des nationalistes écossais du SNP. “La Première ministre est dans un bunker, elle observe sa propre chute et nous savons tous comment l’histoire va se terminer”, a déclaré la députée conservatrice Nadine Dorries, comparant Mme May au dictateur nazi Adolf Hitler.

Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a obtenu la tenue d’un débat d’urgence sur cette man?uvre. “Si la Première ministre revient (de sa tournée européenne) avec rien d’autre que des belles paroles, elle doit immédiatement remettre l’accord (en débat) à la Chambre des Communes”, a-t-il exigé. “Si ce n’est pas le cas, elle devra partir, nous ne pouvons plus tolérer de retard”.

Toute la journée, le Parlement a bruissé de rumeurs sur une possible motion de défiance déposée par l’opposition, ou sur une fronde interne au Parti conservateur visant à renverser Theresa May.

Face au mécontentement, Downing Street a seulement annoncé que le texte serait présenté au vote des députés britanniques avant le 21 janvier. David Lidington, le numéro deux du gouvernement, a assuré que cette date était une “limite et non une cible”, et que le scrutin aurait lieu “le plus tôt possible”.

Il a une nouvelle fois mis en garde sur les conséquences qu’auraient un rejet du texte et un Brexit sans accord. Un retour aux “échanges commerciaux selon les termes de l’OMC nuirait gravement au secteur automobile, à l’aérospatial et à l’agriculture”, a-t-il énoncé.

Un Brexit sans accord “serait terrible” pour l’économie britannique et mondiale, et aurait aussi des répercussions sur le marché de l’acier, a aussi estimé mardi Aditya Mittal, président et directeur financier du géant de la sidérurgie ArcelorMittal.