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Christine and The Queens : “Je ne suis plus la même personne”

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Christine and The Queens : “Je ne suis plus la même personne”

Christine and The Queens poursuit sa tournée mondiale et surfe sur le joli succès de son deuxième album, Chris. La jeune artiste de 30 ans a accordé une grande interview à Madame Figaro qui se penche, cette semaine, sur la “nouvelle vague française” de talents. Chris y revient sur son évolution et sa récente transformation.

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Si on ne se réinvente pas, on se rend, assure l’artiste. Je ne suis plus la même personne. J’ai évolué. : j’ai envie que mon corps et ma voix aillent ailleurs, et d’explorer une féminité différente. Le changement fait partie de ma trajectoire. Autrement, ce serait d’un ennui mortel. Ma métamorphose a été perçue par certains comme un sacrilège.” Si le passage de Chaleur humaine à Chris a été le plus commenté, succès oblige, la chanteuse estime que cette nouvelle image est une suite logique de son parcours : “Longtemps, j’ai été mon propre ennemi. La Christine que vous avez vue sur scène à ses débuts, chantant et dansant seule avec son ordinateur, était en plein défi et se criait à l’intérieur d’elle-même : ‘Tu vas t’aimer !’ J’ai passé vingt ans de ma vie à ne pas m’aimer. Mon adolescence a été un enfer de complexes. Danser et chanter m’a permis de me regarder avec plus de douceur.

La Christine que vous avez vue sur scène à ses débuts, chantant et dansant seule avec son ordinateur, était en plein défi et se criait à l’intérieur d’elle-même : “Tu vas t’aimer !”

À 18 ans, elle surjoue une féminité théâtrale qui lui vaut le surnom de Marie-Antoinette. Son parcours artistique est alors coupé net par une injustice : “Une période vraiment très dure… J’aurais voulu être metteuse en scène, mais je n’ai pas obtenu de bourse dans mon école de théâtre, parce que j’étais une femme. J’ai été confrontée à de la pure misogynie, et cela a été très violent.” Elle trouvera finalement sa voie à Londres, au contact de ses Queens avec lesquelles elle se réinvente et ose.

Il y a un an et demi, on la retrouve les cheveux coupés, volontairement sexy, dansant sur le toit des buildings pour le clip Damn, dis-moi. Cette nouvelle mue est accueillie différemment partout où elle se produit : “J’aurais presque pu faire un making of de tout ce qu’il s’est passé autour de la réception de cet album ! À Seattle, c’était fou, incroyablement chaleureux : je suis descendue dans la fosse et j’ai dansé avec les gens. En Angleterre, je me suis sentie comprise. En France, j’ai passé beaucoup de temps à expliquer. Expliquer que ma musique est hybride, qu’il y a plusieurs façons de vivre sa féminité.” On pense alors à la superbe version avec cordes de La Marcheuse que Chris a offerte lors des dernières Victoires de la musique ; une collaboration magique avec le Canadien Owen Pallett.

Cette semaine, Chris s’envole pour l’Australie où la conduit sa tournée mondiale pour le mois de mars 2019. En avril, elle se produira au prestigieux festival californien de Coachella avant de revenir en France pour les festivals d’été, notamment le très attendu We Love Green de Paris, le 1er juin.