Plus de 62 % des 12-25 ans pensent que leurs parents ont une responsabilité dans leur éducation sexuelle, selon un sondage du Planning familial sur la façon dont les jeunes abordent la question du sexe avec leurs parents. Cependant ,ils sont aussi 42% à reconnaître n’en avoir jamais parlé avec eux.

Pour Samuel Comblez, psychologue de l’enfance, c’est bien aux parents, en premier lieu, que revient la responsabilité d’informer leurs enfants sur les questions liées à la sexualité. “Les parents ont toujours peur quand il s’agit d’avoir à parler de leur sexualité. Les enfants n’ont pas besoin de technique, ils ont besoin qu’on les rassure”, explique-t-il.

Les plus petits posent beaucoup de questions

“Comment on fait les bébés?”. Voilà la première question à laquelle seront forcément confrontés les parents. Un conseil pour y répondre: ne pas hésiter à être précis, choisir ses mots, utiliser des images si c’est plus confortable pour vous. Les parents peuvent aussi prendre le temps de la réflexion et choisir de répondre à ces questions après s’être renseignés.

L’important est d’adapter son discours à l’enfant. Un bon réflexe est d’interroger l’enfant pour déterminer ce qu’il sait avant de répondre. “Avant cinq ans, on peut rester ancré dans l’imaginaire, le conte de fée. Entre six et dix ans, il faut commencer à utiliser les bons mots : pénis, vagin… Puis, l’âge clé, c’est l’arrivée au collège, vers 11 ans, car c’est le moment où l’enfant aura accès de manière autonome à Internet”, explique Samuel Comblez.

Le danger de la pornographie

Les enfants de moins de dix ans représenteraient pas moins de 10% des visiteurs de sites pornographiques. Là encore pour Samuel Comblez, c’est aux parents d’aller au-devant du problème. “Il y a une chose importante à dire aux enfants: ‘Je ne te gronderai pas. Mais si tu vois ces images, je veux que tu viennes me le dire et pour te protéger je veux t’interdire de les regarder’.” 

Pour le psychologue, parler tôt et parler bien de sexualité aux enfants est un enjeu pour plus tard, à l’adolescence, pour aborder sereinement les questions de contraception et de protection contre les maladies sexuellement transmissibles.