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Coupe Davis: Tsonga, le revenant, envoie la France en finale

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Coupe Davis: Tsonga, le revenant, envoie la France en finale

Mission accomplie: la France est en finale de la Coupe Davis. L’équipe de Serbie bis, malgré la résistance de Dusan Lajovic, s’est logiquement inclinée et c’est Jo-Wilfried Tsonga qui s’est chargé de décrocher le point de la victoire, dimanche à Villeneuve-d’Ascq, dans une ambiance tout sauf apaisée en interne.

Après sa victoire en quatre manches (2-6, 6-2, 7-6 (7/5), 6-2) devant Lajovic, “JWT” avait le sourire jusqu’aux oreilles sur le court en terre battue du stade Pierre-Mauroy qui n’est plus seulement associé à un mauvais souvenir.

Il y a trois ans, la grande fête devant quelque 27.000 spectateurs avait tourné au cauchemar pour les Bleus, en finale face à la Suisse, surtout pour Tsonga contraint de renoncer au combat après le premier simple perdu face à Stan Wawrinka.

La blessure à l’avant-bras droit s’était réveillée et le Manceau avait assisté impuissant et les yeux mouillés à la défaite des siens.

Dimanche, Tsonga avait le sourire jusqu’aux oreilles, heureux de s’être créé une nouvelle opportunité de soulever enfin le Saladier d’argent qui échappe aux Bleus depuis 2001 et leur triomphe en Australie.

Comme un symbole, ils pourraient revivre le même épilogue aux Antipodes, à moins que les Belges, menés 2-1 samedi, ne renversent la situation à Bruxelles pour s’offrir un voyage en France.

Que ce soit face à Nick Kyrgios, 20e mondial, et ses “boys” ou aux Diables rouges de David Goffin (12e), le duel serait ouvert. Mais cela ne serait pas non plus un obstacle insurmontable pour la troupe de Yannick Noah, portée par une incroyable baraka jusqu’ici.

Les Français ont affronté le Japon sans Kei Nishikori, la Grande-Bretagne privée d’Andy Murray et enfin la Serbie décimée par les absences de Novak Djokovic, Viktor Troicki et Janko Tipsarevic. Leur adversaire le mieux classé, Daniel Evans, n’était que 44e début avril lors du quart de finale disputé à Rouen.

Au sein de la Serbie, les principaux espoirs reposaient sur les épaules du… 80e mondial Lajovic qui vaut bien mieux que son classement mais a montré ses limites face à Tsonga, lors du plus beau match du weekend.

Après 14 mois d’absence, le N.1 français (18e mondial) a effectué un retour par la grande porte, lui qui envisageait de renoncer à la campagne 2017 pour privilégier sa nouvelle vie de père de famille.

“JWT” a remporté ses deux simples, le premier contre le novice Laslo Djere (95e) pour permettre à son camp d’égaliser, alors que Lucas Pouille (22e) s’était incliné contre toute attente d’entrée face à Lajovic.

Samedi, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert avaient rapproché leur équipe de la victoire en battant la paire Nenad Zimonjic-Filip Krajinovic. Tsonga n’avait plus qu’à terminer le travail.

D’abord dominé par un Lajovic en pleine confiance, qui réussissait tout ce qu’il tentait, le Manceau de 32 ans a pris l’ascendant grâce à un jeu plus agressif et opportuniste et a su garder son sang-froid lors du tie-break.

– Tensions réapparues –

Le contrat est rempli mais un vaste travail reste à faire pour détendre l’atmosphère au sein du groupe France où des tensions sont réapparues durant le weekend. Des tensions d’abord entre Bernard Giudicelli et Lucas Pouille qui n’a toujours pas digéré les propos acerbes de son président après son élimination au troisième tour de Roland-Garros en juin.

L’ambiance n’est pas au beau fixe non plus entre le successeur de Jean Gachassin, élu en février, et le capitaine Noah qui a rappelé dans un entretien à Ouest France que “ce n’est pas le rôle de la FFT de venir polluer” l’esprit des joueurs.

Le guide des épopées de 1991 et 1996 a toujours dit qu’il était là pour protéger ses ouailles. Après la défaite de Pouille, il a ainsi admis “ne pas avoir fait un bon match” de capitaine et avoir transmis “son stress” à son poulain, déjà pas très en confiance.

Il avait ainsi laissé Tsonga gérer ses matches à la demande de ce dernier, restant le plus souvent assis sur sa chaise, alors qu’il a tendance à s’agiter au bord du court pour dynamiser ses joueurs. Y a-t-il vraiment eu réconciliation avec le Manceau qui n’avait pas apprécié que son capitaine lui mettre la pression dans les médias pour participer à la campagne.

Noah a aussi paru lassé durant le weekend. “Je suis fatigué”, avait-il dit après le double. Sera-t-il encore aux commandes l’an prochain? Rien n’est moins sûr. “Je ne sais pas ce que sera l’avenir de la Coupe Davis. C’est l’occasion ou jamais.”

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