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Cris et chuchotements

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Cris et chuchotements

Mon avis : Des cris. Des chuchotements. Des gémissements. Des souffrances. Et la mort…Le temps s’avance. La pendule dit oui. Dit non. La lumière est tamisée, naturelle. Elle inonde les chambres, comme la mort inonde les esprits. La mort. Elle est partout, palpable. Elle se touche sur les murs, les murs rouges sangs, se sent dans les cris. Car chacune des femmes la hurle, de sa bouche, de ses yeux qui pleurent, grands ouverts. Elles sont quatre. Cajolées par la fin. L’anéantissement grondant, menaçant. Dont l’une plus que les autres. Couchée sur un lit, n’en finissant plus de mourir, n’en finissant plus de hurler, torturée par ses tourments et son cœur qui cesse, petit à petit, de battre, au rythme douloureux des aiguilles qui tournent. Tic. Tac. Tic. Tac. Ouf ! On l’aura compris, chers amis dépressifs qui souhaitent reprendre goût à la vie, abstenez-vous. Puisque ici, tout est question de souffrance. La souffrance qui, dans cette immense château, germe en tout être. Bergman filme, avant-tout, la peur. Il dessine, de gros plans en gros plans, des frustrations qui n’ont plus rien d’ordinaires. Des visages de femmes rarement aussi effrayées. Des sœurs finissants même répugnées par la silhouette de leur propre sœur. Le cinéaste suédois dévoile avec Cris et Chuchotements un monde sans pitié ni pardon, vide de bonheur comme d’humanité. Où la seule issue possible serait l’innocence, les souvenirs et les rires de l’enfance.