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Ilham Aliev, un homme à poigne, digne héritier de son père

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Ilham Aliev, un homme à poigne, digne héritier de son père

Au pouvoir depuis 15 ans, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, 56 ans, qui devrait sauf surprise se succéder à lui-même à l’occasion de la présidentielle de mercredi, est accusé par ses détracteurs de vouloir créer une dynastie politique.

Fils et successeur du président Heydar Aliev – un ancien officier du KGB et dirigeant communiste qui avait gouverné le pays presque sans interruption de 1969 à 2003 – l’homme fort de Bakou a fait modifier la Constitution pour renforcer la mainmise de sa famille sur le pays.

Il a notamment ouvert la voie à une possible transmission du pouvoir à son fils Heydar, 19 ans, et a également nommé première vice-présidente sa femme Mehriban Alieva – une ophtalmologue célèbre pour sa beauté, et que l’on voit sans cesse à la télévision.

Issue de la puissante famille Pashayev, réputée pour contrôler son propre empire financier, Mehriban Alieva, députée depuis 2005, est parfois vue comme un recours possible pour un jour succéder à son propre mari.

Les partisans du président avancent que lui et son père ont su faire de cette petite ancienne république soviétique du Caucase un producteur florissant d’hydrocarbures, devenu un fournisseur d’énergie de l’Europe.

Mais les critiques soulignent que père et fils ont écrasé toute opposition et usé de leur pouvoir pour amasser une fortune qui se chiffrerait en milliards de dollars.

Né le 24 décembre 1961, Ilham Aliev parle couramment l’anglais, le français et le russe. Diplômé du prestigieux Institut des relations internationales de Moscou, il a même enseigné dans cet établissement (1985-1990).

– Fortune présumée –

La domination de la famille Aliev sur l’Azerbaïdjan remonte en fait bien avant les années 1990.

Baron du pouvoir de l’ère soviétique, Heydar Aliev avait gravi les échelons du KGB dont il était devenu le chef local avant de devenir le chef du Parti communiste azerbaïdjanais de 1969 à 1982, puis d’entrer au Politburo, l’organe dirigeant de l’URSS.

Quand Heydar Aliev, qui avait su man?uvrer pour reprendre les rênes du pays deux ans après l’indépendance de 1991, est mort en 2003, les observateurs considéraient que son fils, un jeune homme longiligne à la réputation de flambeur et d’amateur de casinos, était mal préparé à la tâche.

Mais avec des milliards de dollars de manne pétrolière, Ilham Aliev a su profiter d’une rapide croissance économique et suivi une ligne pragmatique entre le grand voisin russe et les Occidentaux tandis que dans le même temps, il réprimait sévèrement toute opposition.

“Son objectif semble être un environnement politique dans lequel la dynastie Aliev ne connaît aucune concurrence”, observait un câble diplomatique occidental révélé par le site Wikileaks.

La fortune de la famille Aliev est une question difficile à aborder ouvertement en Azerbaïdjan.

Des enquêtes ont trouvé la trace de sociétés offshore. Selon la journaliste d’investigation Khadija Ismaïlova, les Aliev contrôlent un pan important du secteur bancaire azerbaïdjanais, de la construction et des télécoms.

“Pendant des décennies, les Aliev se sont approprié les richesses nationales de l’Azerbaïdjan et ils ont amassé une fortune secrète immense”, affirme à l’AFP Mme Ismaïlova, qui a passé 17 mois en prison entre 2014 et 2016 pour des accusations qu’elle dénonce comme visant à la faire taire.

En 2010, le Washington Post a rapporté l’existence d’une luxueuse propriété estimée à 60 millions d’euros à Dubaï au nom du fils du président, Heïdar –qui était un écolier à l’époque–, et de ses filles Arzou et Leïla. Ilham Aliev a toujours démenti toutes les accusations de corruption et de violation des droits de l’Homme le visant.

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