Au début de l’été, l’ouverture de plusieurs coffee-shop à Paris avait fait polémique. Ces boutiques proposaient en effet à la vente des produits à base de cannabidol, un composé du cannabis également utilisé dans trois médicaments. Reste que, ce produit était au cœur d’un imbroglio juridique: autorisé par la justice en France, cette substance est issue du chanvre, qui lui est légalement réglementé et potentiellement psychotrope.
L’Etat a rapidement réagi. En juin, deux coffee shop avaient été perquisitionnés par la brigade des stupéfiants. Plusieurs produits avaient été analysés afin de s’assurer, entre autre, que leur teneur en THC était inférieure à 0,2%, la limite légale autorisée. Au final, les boutiques avaient été fermées pour pratique illégale de la médecine et les propriétaires placés sous contrôle judiciaire.
Le CBD disponible facilement dans les bureaux de tabac
Quelques mois plus tard, le CBD, particulièrement sous forme d’huile, est pourtant encore facilement trouvable. Muni d’une caméra cachée, un journaliste de BFM Paris s’est rendu dans un tabac parisien, où une fiole du produit lui a été proposée à la vente.
“Moi je suis un peu électrique, pas nerveuse mais électrique. Ça me détend” lui confie la gérante des lieux.
La substance, dont l’origine n’est pas connue, ne peut pourtant pas être vendue sans prescription médicale. Malgré la contrainte, une autre boutique parisienne continue de vendre ses produits à base de CBD.
“Nous sommes dans une vaste hypocrisie politique, on n’a pas le droit de donner des conseils mais je peux parler du chanvre alimentaire et des bienfaits pour la santé. Je ne peux pas aller au-délà” témoigne Béatrice, de l’enseigne Chanvre et compagnie.
De l’usage médical
A usage parfois récréatif, le CBD n’en reste pas n’en reste pas moins une substance encore prescrite. C’est le cas de Mathieu qui, il y a un an, était victime d’un accident de la circulation. Ses douleurs et son stress sont soignés par quelques gouttes quotidiennes de CBD diluées dans de l’eau chaude et du lait, prescrites par son médecin. “Ça m’a beaucoup aidé pour reprendre mon deux-roues, j’avais un vrai blocage” admet-il.
“Le soir, quand j’ai des flashs de l’accident, j’en consomme, ça me détend, ça m’aide à dormir.”
Profitant du flou juridique qui entoure le CBD, certains gérants souhaitent encore se lancer dans l’aventure. D’ici la fin de la semaine, une nouvelle boutique devrait ouvrir dans le XVIIIe arrondissement parisien.