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Prisons: les principales revendications des syndicats de surveillants

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Prisons: les principales revendications des syndicats de surveillants

Sécurité, emploi et indemnités: voici les principales revendications des syndicats de surveillants pénitentiaires, qui poursuivent mardi après-midi les négociations avec la garde des Sceaux.

– Sécurité –

Le mouvement a démarré après une agression de trois surveillants par un détenu jihadiste à la prison de Vendin-le-Vieil (Nord), le 11 janvier. La sécurité a donc été la première revendication des syndicats.

L’Ufap Unsa Justice (majoritaire à 40%) demande “plus de places pour la prise en charge des détenus radicalisés”, “des quartiers spécifiques pour les détenus violents”. “Les mouvements dans la prison des détenus dangereux ou radicalisés doivent se faire individuellement et menottés”, a déclaré à l’AFP Jean-François Forget, secrétaire général de ce syndicat.

FO (30%) veut pour sa part “une classification des établissements permettant l?orientation ciblée des détenus”, selon leur dangerosité.

FO et CGT (15%) demandent l’abrogation de l’article 57 de la loi pénitentiaire, selon lequel une fouille doit être justifiée par la présomption d’une infraction ou par les risques que le comportement d’un détenu fait courir à la sécurité. “Cela permettrait de fouiller systématiquement les détenus après un contact avec l’extérieur, au parloir, (…) contre les intrusions d’objets illicites”, explique Christopher Dorangeville de la CGT. La Chancellerie a proposé “une évaluation parlementaire” de cet article 57.

Ce syndicat demande également “un volet formation pour la sécurité” et des moyens matériels, comme des gilets pare-coups.

FO va plus loin en réclamant des tasers pour les gardiens “dans un but dissuasif”. Ce syndicat veut également des passe-menottes, une ouverture qui permettrait de “donner accès à la cellule sans ouvrir la porte pour menotter les détenus”.

– Emploi –

La ministre a proposé la création de 1.100 postes sur quatre ans. Mais c’est insuffisant, selon les syndicats.

FO Pénitentiaire (environ 30%) demande en plus des 1.100 créations “un recrutement pour combler les postes vacants, estimés à 2.500”. “Nous voulons 3.600 emplois au total”, explique le secrétaire général, Emmanuel Baudin.

Pour la CGT, “la sécurité dans les prisons commence par l’emploi”. Ce syndicat demande également de combler les vacances, mais espère plutôt entre 1.500 et 1.800 emplois.

Ce sujet pose la question de l’attractivité du métier de gardien de prison. “Certains arrêtent à cause de la difficulté du métier. Et d’autres reçus au concours choisissent finalement une autre carrière”, explique Christopher Dorangeville.

– Indemnités, statuts –

Nicole Belloubet a expliqué lundi à des journalistes qu’elle était “plus ouverte” sur des changements sur les indemnités et que sur le statut des surveillants. Mais elle a indiqué qu’elle voulait bien “réfléchir à une évolution du métier”.

Selon Jean-François Forget, un surveillant en début de carrière gagne environ 1.500 euros net, avec les primes, et en fin de carrière, 2.200 euros.

Les trois syndicats veulent une revalorisation des indemnités, en particulier de la prime de sujétion spéciale (PSS), liée à la difficulté du métier.

La CGT demande l’équivalent d’un treizième mois.

Les surveillants touchent en fin d’année une indemnité pour charge pénitentiaire (ICP), d’un montant de 900 euros environ selon FO, qui demande qu’elle passe à 2.000 euros. Ce syndicat réclame également une augmentation à 50 euros de la prime de nuit (contre 17 euros aujourd’hui) et de la prime de dimanche (contre 26 euros).

FO et la CGT veulent une revalorisation du statut, qui verrait les surveillants passer de la catégorie C à B de la fonction publique, ce qui entraînerait une hausse de salaire. “Nous voulons une réflexion sur le métier. On ne veut plus être considérés comme de simples porte-clés”, explique Christopher Dorangeville.

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