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Sommet sur le budget de l’UE : négociations tous azimuts pour arracher un compromis

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Sommet sur le budget de l’UE : négociations tous azimuts pour arracher un compromis

Réunions bilatérales, à quatre ou à cinq : les négociations se déroulaient tous azimuts vendredi à Bruxelles pour tenter d’arracher un compromis sur le budget pluriannuel de l’Union européenne, avec l’aide de la France et de l’Allemagne.

Un “miracle”, c’est ce qu’il faudrait pour faire aboutir les discussions au deuxième jour de ce sommet extraordinaire, a estimé dans l’après-midi le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

La journée de vendredi a commencé dans une ambiance marquée par le pessimisme. Dans la ligne de mire de la majorité des 27 Etats membres, les inflexibles “frugaux” – Pays-Bas, Danemark, Suède et Autriche – qui défendent un budget limité à 1% du revenu national brut (RNB) de l’UE pour la période 2021-2027.

L’équipe de la Commission a préparé une nouvelle proposition chiffrée légèrement réduite par rapport au projet initial, 1,07% contre 1,074% (1.094,8 milliards d’euros), qui va être soumise aux délégations.

– “Une dynamique” –

Les dirigeants doivent se retrouver tous ensemble autour de la table vers 18h00 (17h00 GMT).

“On va voir si ça passe”, a prudemment commenté une source européenne.

“Il y a une dynamique dans la bonne direction”, s’est félicité le chancelier autrichien Sebastian Kurz.

Au même moment toutefois, Viktor Orban, dont le pays fait partie de la quinzaine de capitales qui défend un budget plus généreux, en particulier pour les fonds de la politique de cohésion (aides au développement des régions les moins développées), estimait “très probable” l’hypothèse d’un deuxième sommet pour boucler les négociations.

“On est assez loin d’un compromis”, a également dit le Premier ministre estonien Jüri Ratas.

“Personne ne veut dire : il n’y a pas de solution. Elle est difficile à trouver, on y travaille”, a nuancé le Letton Krisjanis Karins.

Parmi les nombreuses configurations de ses rendez-vous, Charles Michel a réuni les quatre “frugaux” avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, les deux principaux contributeurs au budget après le départ des Britanniques.

Selon Viktor Orban, les Allemands et les Français “se comportent de façon responsable, comme le font généralement les gros pays. Ils essaient de n’appartenir à aucun camp”.

A deux jours du Salon de l’Agriculture à Paris, Emmanuel Macron était arrivé au sommet en se disant prêt à “se battre” pour la Politique agricole commune (PAC).

“La PAC a été attaquée par plusieurs pays. C’est notre priorité donc on se bat”, a commenté une source diplomatique française.

De leur côté les “frugaux” souhaitent, avec l’Allemagne, une répartition des ressources plus favorable aux nouvelles priorités (recherche, défense, protection des frontières extérieures, etc.).

– Trou du Brexit –

Les 27 doivent trouver un compromis sur le niveau global du budget pour sept ans ainsi que sur sa répartition entre les différentes politiques de l’UE, tout en tenant compte du “trou” laissé par le départ des Britanniques, une somme évaluée à entre 60 et 75 milliards d’euros.

L’Allemagne n’était “pas satisfaite” de la proposition originelle de Charles Michel “parce que l’équilibre entre les contributeurs nets (qui payent plus qu’ils ne reçoivent) n’a pas encore été correctement négocié”, avait affirmé à son arrivée jeudi Angela Merkel.

Autre politique “traditionnelle”, celle dite de cohésion (l’aide aux régions les moins développés) se trouve elle aussi sous pression.

Celle-ci et la PAC mobilisent environ 60% du budget. Mais ces deux enveloppes accusent une baisse globale d’une centaine de milliards d’euros par rapport au précédent budget (2014-2020) dans le compromis de Charles Michel.

Une quinzaine de pays de l’est et du sud, dont l’Espagne, la Pologne et la Grèce, réunis au sein des “amis de la cohésion”, refusent une baisse du montant de cette enveloppe.

Les rabais, dont bénéficient aujourd’hui cinq pays – Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Autriche et Suède – sont un autre sujet de contentieux.

Leur montant est de cinq milliards d’euros par an. Les autres Etats, France en tête, voudraient y mettre fin à la faveur du départ du Royaume-Uni, le pays qui a imposé cette pratique.

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