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Un scientifique iranien détenu aux Etats-Unis en cours de rapatriement

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Un scientifique iranien détenu aux Etats-Unis en cours de rapatriement

Le scientifique iranien Cyrous Asgari, détenu plusieurs années aux Etats-Unis sur des accusations de vol de secrets industriels, est en cours de rapatriement mardi après avoir été acquitté par la justice américaine.

“Bonne nouvelle, un avion transportant le Dr Cyrous Asgari a décollé d’Amérique. Félicitations à son épouse et à sa famille”, a écrit le matin le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur son compte Instagram.

Chercheur à l’Université de technologie de Sharif à Téhéran, M. Asgari, 59 ans, semble avoir été relâché hors du cadre d’un échange de prisonniers, un fait rare entre les deux pays ennemis qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

L’Iran détient au moins cinq Américains tandis que près d’une vingtaine d’Iraniens sont détenus dans les prisons américaines.

En dépit de son acquittement en novembre 2019, M. Asgari était resté incarcéré aux Etats-Unis, apparemment pour des raisons liées aux lois sur l’immigration. En 2016, il avait été accusé de vol de secrets industriels durant une visite académique dans l’Ohio.

En mars dernier, le chercheur iranien avait déclaré au quotidien britannique Guardian que la police de l’immigration américaine le gardait dans un centre de détention en Louisiane sans installations sanitaires de base et refusait son retour en Iran malgré son acquittement.

Selon les bases de données de la police de l’immigration accessibles, il est toujours détenu dans l’Etat du Mississippi.

Le département d’Etat américain n’a pas réagi dans l’immédiat à cette libération annoncée.

– Echange “global” –

Lundi, les Affaires étrangères iraniennes ont annoncé que le dossier de M. Asgari avait été clos aux Etats-Unis et qu’il rentrerait sous peu.

Le mois dernier, Téhéran avait indiqué que M. Asgari avait contracté le nouveau coronavirus durant sa détention.

L’Iran est le pays le plus touché par la pandémie au Moyen-Orient, avec plus de 154.000 cas de contamination et près de 8.000 morts. A l’étranger comme à l’intérieur du pays, les chiffres officiels sont soupçonnés par des responsables et des experts d’être largement sous-estimés.

Depuis mars, environ 100.000 prisonniers en Iran, dont 1.000 étrangers, ont bénéficié d’une permission de sortie afin de limiter la propagation de la maladie.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché au monde, avec plus de 1,8 million de cas et plus de 105.000 morts.

L’Iran a récemment appelé à un échange global de prisonniers avec les Etats-Unis, qui détiennent désormais 18 Iraniens, selon une liste compilée par l’AFP à partir de communiqués officiels et informations de presse.

Les deux pays ont appelé à leur libération en raison de la pandémie.

– Fortes tensions –

Plusieurs arrestations ou condamnations d’Iraniens ont eu lieu aux Etats-Unis après que le président Donald Trump a dénoncé en 2018 l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran.

Les tensions entre les deux ennemis n’ont cessé de grimper depuis et les deux pays sont apparus deux fois au bord de l’affrontement direct: en juin 2019 après la destruction par l’Iran d’un drone américain dans le Golfe, puis en janvier 2020 après l’assassinat, dans une frappe américaine à Bagdad, du puissant général iranien Qassem Soleimani.

Des échanges de prisonniers ont toutefois eu lieu.

La Suisse qui représente les intérêts des Etats-Unis en Iran, a été en première ligne lors du dernier échange en date, en décembre 2019: un chercheur américain d’origine chinoise emprisonné en Iran pendant plus de trois ans, Xiyue Wang, et un professeur iranien spécialiste des cellules souches détenu aux Etats-Unis depuis 2018, Massoud Soleimani, avaient été libérés.

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