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Urgences psychiatriques : le CHU de Saint-Etienne épinglé

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Urgences psychiatriques : le CHU de Saint-Etienne épinglé

Un rapport de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté pointe du doigt les “conditions d’accueil indignes” aux urgences psychiatriques du CHU de Saint-Etienne.

Début janvier, les Contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté ont visité sans prévenir les urgences psychiatriques du CHU de Saint-Etienne, le but étant de se pencher sur les conditions d’hospitalisation en psychiatrie. Une visite impromptue qui a laissé apparaître des dysfonctionnements majeurs et des “conditions d’accueil indignes” qui viennent de faire l’objet d’un rapport de la part de la contrôleuse générale, Adeline Hazan.

Une attente aux urgences allant de 15 heures à 7 jours

Selon ce rapport, remis à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, “les contrôleurs ont constaté la présence, aux urgences générales du CHU, de 20 patients relevant de la psychiatrie en attente de places. Treize de ces patients attendaient, allongés sur des brancards dans les couloirs des urgences. Sept patients faisaient l’objet de contention au niveau des pieds et d’une ou des deux mains. Ces sept personnes se trouvaient aux urgences depuis des durées allant de quinze heures à sept jours. Ils n’avaient pu ni se laver, ni se changer, ni avoir accès à leur téléphone portable. Trois d’entre eux devaient user d’un urinal posé le long de leur jambe sur le brancard, au-dessus du drap”.

Le rapport pointe aussi du doigt le recours abusif à l’isolement et à la contention : “Lors du contrôle, toutes les chambres d’isolement étaient occupées. L’enfermement est également fréquent en chambre ordinaire, y compris avec contention et sans traçabilité informatique” alors que les recommandations récentes de la Haute autorité de santé soulignent qu’il ne faudrait y avoir recours que pour faire face à un danger important et imminent pour le patient ou autrui.

Adeline Hazan, reconnaît que le CHU a pris en compte ces constats. Son directeur a également indiqué avoir diligenté en interne “une enquête administrative et des audits”.

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