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Véronique Sanson, l’abandon de Michel Berger : “J’ai été lâche…”

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Véronique Sanson, l’abandon de Michel Berger : “J’ai été lâche…”

Après de longs mois de convalescence suite à une tumeur des amygdales, Véronique Sanson est repartie sur les routes au printemps juste à temps pour célébrer son 70e anniversaire sur la scène du Palais des Sports de Paris. En vacances depuis peu, elle a accordé une longue interview à L’Obs dans laquelle elle revient sur son départ aux Etats-Unis pour épouser Stephen Stills. Un départ précipité puisqu’elle a quitté du jour au lendemain son compagnon Michel Berger.

En réalité, elle n’a même pas pris la peine de quitter Berger : elle lui a dit qu’elle allait chercher des cigarettes et n’est jamais revenue. Si elle n’a aucun regret, Véronique Sanson reconnaît avoir été “rongée” par la culpabilité, culpabilité qu’on retrouve par exemple dans Le Maudit, une chanson adressée à Michel Berger : “[La culpabilité] m’a rongée pendant des années. Je n’ai pas culpabilisé d’être partie, mais d’avoir eu la lâcheté de ne pas prévenir Michel. A ma décharge, j’étais très jeune, je devais avoir 20 ou 21 ans. Donc pas coupable, mais lâche. Entre les deux, il y a une sacrée nuance. J’ai été lâche et je m’en suis tellement voulu. Les regrets sont venus après, quand je me suis dit que j’aurais dû garder les deux. J’aurais été la plus heureuse des femmes.

Je ne vois pas ce qu’il y a de merveilleux à porter un anneau qui vous enchaîne

Garder Michel Berger et Stephen Stills, voilà à quoi pense Sanson aujourd’hui : “En gardant les deux, je n’aurais fait de peine à personne. Je n’ai pas eu le choix, or chacun devrait avoir le droit d’aimer deux hommes ou deux femmes. (…) Chez nous, la morale catholique complique tout. Ce serait formidable d’être libre d’aimer plusieurs personnes à la fois. La fidélité est si ennuyeuse ! L’amour dure trois ans, et encore, sauf si on n’est pas marié. Je ne vois pas ce qu’il y a de merveilleux à porter un anneau qui vous enchaîne.

Si les années américaines de Véronique Sanson ont été riches artistiquement mais aussi grâce à la naissance de son fils Christopher Stills, en 1974, la vie de tous les jours a pu être violente avec Stephen Stills. Pour autant, l’artiste n’a plus aucun regret : “Au début, tout se passait très bien, mais j’étais rongée par cette question : est-ce que je n’ai pas eu tort de partir ? Je sais maintenant que j’ai eu raison. Je n’aurais jamais fait ce que j’ai fait si j’étais restée avec Michel, si je n’avais pas suivi Stephen aux Etats-Unis. Je n’aurais pas écrit ce que j’ai écrit sans cette liberté, cette autre façon de travailler. Et puis, ça ma permis d’envoyer à Michel des messages par chansons interposées. Il me l’a bien rendu, d’ailleurs. Et puis je n’aurais pas eu mon fils, cet homme merveilleux.

En juillet 2018, Véronique Sanson a ouvert les Francofolies de La Rochelle. Pour l’occasion, de nombreux artistes l’ont rejointe sur scène, dont son fils Christopher Stills et son père Stephen Stills. Elle remontera sur scène cet automne et donnera deux concerts exceptionnels salle Pleyel, à Paris, les 30 et 31 décembre.

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans L’Obs en kiosques le 8 août 2019.