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Bahreïn: le chef de l’opposition boycotte son nouveau procès

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Bahreïn: le chef de l’opposition boycotte son nouveau procès

Le chef politique de l’opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, qui purge une peine de neuf ans de prison, a refusé lundi d’assister à l’ouverture d’un nouveau procès qui lui est intenté pour “intelligence” avec le Qatar.

Le prévenu, âgé de 52 ans, “a refusé d’assister à l’audience” marquant l’ouverture du procès devant la Haute cour pénale, a indiqué, dans un communiqué, le procureur général de Bahreïn sans autre explication.

Il a ajouté que les deux assistants du chef de l’opposition chiite, Hassan Sultan et Mehdi Ali Lassoued, étaient en fuite et que la prochaine audience avait été fixée à mercredi.

Par ailleurs, le chef spirituel de la communauté chiite bahreïnie, cheikh Issa Qassem, qui est assigné à résidence depuis une condamnation en 2016, est tombé gravement malade, a indiqué lundi un proche.

Aucune indication n’a été donnée sur la nature de ses problèmes de santé, mais un membre de son entourage a dit qu’une équipe médicale lui avait rendu visite dans sa résidence située à Diraz, dans la banlieue ouest de Manama.

Ce dignitaire de 75 ans avait été déchu de la nationalité bahreïnie en juin 2016 après avoir été accusé par les autorités d’avoir servi “des intérêts étrangers”.

De son côté, Ali Salmane et ses deux assistants ont été inculpés “d’intelligence avec l?État du Qatar en vue de commettre des actions hostiles dans le but de nuire à la position politique et économique du royaume de Bahreïn, de renverser son régime et de dévoiler ses secrets défense”.

Ils sont également accusés d'”avoir reçu d’un État étranger (le Qatar) des sommes d’argent en contrepartie de la transmission d’informations concernant des secrets militaires et la situation générale dans le pays”.

Ali Salmane a été formellement inculpé le 1er novembre sur la base d’une conversation téléphonique datant de 2011 entre l’opposant chiite bahreïni et l’ancien Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani.

Cette inculpation est intervenue après l’embargo décrété contre le Qatar par quatre pays arabes, dont Bahreïn, qui accusent ce pays du Golfe de soutenir des mouvements “terroristes”, ce que Doha dément, et de se rapprocher de l’Iran.

Un enregistrement de la conversation avait alors été diffusé par les autorités de Bahreïn qui avaient affirmé que le responsable du Qatar y montrait de la sympathie pour un mouvement de protestation contre le pouvoir qui était conduit par la formation Al-Wefaq d’Ali Salmane.

Al-Wefaq a été dissous et l’opposant bahreïni a été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour “incitation à la haine confessionnelle”. La cour d’appel a ensuite alourdi cette peine à neuf ans en retenant aussi le chef d’accusation de “complot contre le régime”.

En octobre, la Cour de cassation a annulé la condamnation et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel. Mais cette dernière a de nouveau condamné Ali Salmane à neuf ans de prison.

Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des États-Unis, mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui réclament des réformes et le respect des droits de l’Homme.

La dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn nie toute discrimination envers les chiites et accuse l’Iran voisin d’attiser les tensions, ce que dément Téhéran.

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