Home Pure Info Collision de Millas: la douleur toujours, mais aussi des questions

Collision de Millas: la douleur toujours, mais aussi des questions

0
Collision de Millas: la douleur toujours, mais aussi des questions

La douleur toujours, mais aussi des questions et des critiques: des familles de victimes de la collision mortelle entre un car scolaire et un train le 14 décembre se sont constituées partie civile pour avoir accès au dossier judiciaire et ont été reçues mardi par le préfet des Pyrénées-Orientales.

Le préfet et le recteur d’académie ont reçu personnellement les familles qui l’ont souhaité. “Il s’agit d’une démarche particulière correspondant aux souhaits exprimés d’évoquer la prise en charge réalisée le soir du drame, ainsi que les relations avec l’administration de l?Éducation nationale”, selon la préfecture.

Le préfet est arrivé peu après 16H00 à la mairie de Saint-Féliu-d’Avall pour cette rencontre fermée à la presse.

L’association France Victimes s’est aussi installée à la mairie de Saint-Féliu-d’Avall pour assister les victimes, tout comme la Fenvac (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs) et l’assureur du transporteur Axa, a indiqué à l’AFP Robert Taillant, le maire de cette commune d’où sont originaires toutes les victimes.

Les indemnisations d’urgence, la poursuite du soutien psychologique mais aussi l’organisation du retour au collège après les vacances de Noël ont été abordées.

Près de deux semaines après la tragédie qui a fait six morts parmi les collégiens, la douleur reste vive. Les familles, dont certaines se sont constituées partie civile, ont “le sentiment d’avoir été abandonnées” lors du drame, selon leur avocate Me Jehanne Collard.

Elle a cité l’exemple d’une de ses clientes, à qui la mort de son enfant venait d’être annoncée, mais dont le corps était à Montpellier. Après plusieurs heures d’attente, “elle est partie à Montpellier et personne ne l’a accompagnée”.

Répondant sur RTL à l’indignation de cette mère, Élisabeth Pelsez, déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, a jugé mardi “tout à fait normal pour cette maman de dire que le temps lui a paru immensément long et que pendant tout ce temps-là elle a dû être désespérément seule avec sa douleur”.

-‘Il faut encore mieux faire’-

“Il y avait autour d’elle du personnel hospitalier, il y avait des personnes chargées de la prise en charge psychologique, mais je pense qu’il faut encore mieux faire”, a poursuivi Mme Pelsez.

Pour le maire de Saint-Féliu, “ce n’est pas une polémique mais une réaction totalement humaine”. “Je comprends la colère, la révolte”, a-t-il insisté auprès de l’AFP.

Sur le plan judiciaire, “cinq personnes de deux familles différentes se sont constituées partie civile” mardi matin à Marseille et “auront accès mercredi au dossier de l’instruction”, a indiqué à l’AFP leur avocate Me Jehanne Collard.

Samedi, l’avocate avait évoqué “au conditionnel”, le fait que la conductrice du car ait pu être “sous l’emprise d’antidépresseurs, d’anxiolytiques”.

Le procureur de Marseille a répondu mardi à l’AFP qu’il n’y avait pas “à ce stade de l’enquête de lien de causalité entre les médicaments pris par la conductrice du car pour dormir” et la collision avec un TER. Selon lui, elle prenait ces médicaments “depuis des années”.

La conductrice a été mise en examen le 20 décembre pour “homicides et blessures involontaires par imprudence” et placée sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdiction de conduire. Elle a toujours assuré avoir vu les barrières du passage à niveau levées.

Sa version contredit les premières “constatations matérielles” dont avait fait état le procureur de Marseille et qui allaient “plutôt dans le sens d’une barrière (du passage à niveau) fermée”, tout comme les témoignages du conducteur du TER et des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l’autre côté de la voie.

Lancée il y a cinq jours, une pétition en soutien à la conductrice rassemblait mardi à 17H00 plus de 21.000 signatures.

© 2017 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.