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Un Observateur s’alarme de la vente sauvage de médicaments au Niger

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Un Observateur s’alarme de la vente sauvage de médicaments au Niger

Tous les médicaments que l’on peut trouver en pharmacie se retrouvent en vente sauvage. Les médicaments se vendent sur des charrettes, comme le montrent les photos que j’ai prises. Mais aussi chez les vendeurs ambulants, qui ont leur petit étalage quasiment à même le sol, ou au marché. Évidemment, ces médicaments ne bénéficient pas du tout des conditions de conservation requises pour les médicaments : ils sont exposés au soleil, alors que les températures peuvent atteindre facilement les 45 degrés ici quand il fait chaud, sans parler de la poussière.

On peut tout trouver chez ces vendeurs ambulants : antibiotiques, paracétamol, anti-inflammatoires… Et ils sont vendus avec ou sans ordonnance, comme des bonbons ! De fait, c’est souvent le vendeur qui va jouer les pharmaciens et conseiller les clients sur les doses à prendre, et généralement, il recommande plus qu’il ne faut pour que les gens achètent plus. 

En effet, les étalages sauvages comptent autant de vrais que de faux médicaments. Si l’on évoque rarement le cas des premiers, il arrive que les autorités nigérianes procèdent à des saisies de stocks de faux médicaments, conséquences d’opérations contre le trafic des médicaments, un problème majeur qui touche particulièrement le continent africain. Mais pour Lahcen, il s’agit d’un problème plus large de santé publique :

Ces vendeurs n’ont aucune difficulté à écouler leurs stocks, et ce pour deux principales raisons : d’abord, les prix sont beaucoup moins chers dans la rue. Une boîte de paracétamol coûte par exemple 400 francs CFA en pharmacie [soit 60 centimes d’euros], mais on peut l’acheter à 100 francs dans la rue. Ensuite, je n’ai pas vu personnellement, à la campagne ou dans les petites villes de province, des pharmacies qui respectent réellement les standards de protection et de conservation des médicaments, loin de la chaleur, de l’humidité, etc. Les gens se sont donc habitués à se fournir en médicaments dans de mauvaises conditions, et ils ne voient pas trop la différence entre la pharmacie ou les vendeurs ambulants.

Cela reflète le manque de sensibilisation qu’il y a au Niger sur les questions de santé publique, qui est aussi un manque d’infrastructures. Il est notamment très fréquent ici que les gens n’aillent même pas voir un médecin, car cela demande du temps et de l’argent, et préfèrent s’adresser directement aux vendeurs de rue. De toute façon, les médecins eux-mêmes ne sont pas toujours fiables : des proches sont allés se soigner en Algérie, et là-bas on s’est étonné des erreurs médicales et de diagnostic qui ont été faites.

Les autorités annoncent de temps à autre la saisie de tonnes de faux médicaments, mais rien n’est fait au quotidien pour contrôler la distribution et la vente de médicaments. Cela est aussi dû à la question de la corruption, car on ne sait jamais qui est derrière ce trafic pourtant très juteux.

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